mercredi 18 mai 2011

Les finalistes 2011

Thomas Langlois

Je m'appelle Thomas Langlois, mais je pense de plus en plus à me chercher un pseudonyme afin de séparer mon personnage scénique de mon identité privée, afin que les gens offusqués sachent auquel des deux en vouloir. En dehors du slam, j'étudie à temps plein à l'Université Laval, je fais partie du BAC en théâtre; je suis un vendu de la scène. C'est après m'être retrouvé un peu par hasard à la finale de Québec en 2009 au cours d'une période assez difficile de ma vie, période où je ressentais la nécessité d'extérioriser une très grosse frustration personnelle, que j'ai commencé à convertir ma petite poésie kitch en un style beaucoup plus incisif et phonétique. Je n'avais rien à prouver, mis à part peut-être ma capacité à cracher plus de dix-huit insultes la minute; autant sur scène que dans ma vie sociale, je me foutais éperdument de la réception de mon entourage. Pour moi la violence du langage, la poésie cruelle des mots est avant tout un moyen du purgation personnelle et, surtout, une manière d'attaquer directement l'état larvaire qui saoule la conscience collective et la maintient dans l'ineptie. Par l'esprit d'euphorie et de vivacité qui m'anime lors des compétitions de slam, je cherche à provoquer le public, à lui transmettre mon énergie afin de le forcer à quitter son état de passivité confortable et à réagir même si, parfois, ça chie royalement. Je vois la compétition comme une vomissure collective de mots et d'états d'âmes, un don de soi entre les différents poètes avec qui je partage la scène. Je ne vois pas la compétition pour ce qu'elle est, mais bien pour ce que j'en garde; il ne s'agit pas d'un battle mais plutôt d'une communion festive.

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